62.

Des agents fédéraux et des officiers de la police de New York à l’air intraitable contrôlaient l’identité de tous les individus cherchant à pénétrer dans la salle de conférence du rez-de-chaussée.

Dans la salle, le vacarme et l’activité étaient deux fois plus importants que ce que Carroll et Caitlin avaient pu voir et entendre à l’étage.

Il était pourtant seulement quatre heures trente du matin, ce mardi 15 décembre, mais la pièce était bondée – et la peur se lisait sur tous les visages.

— Un autre facteur contribue à la catastrophe actuelle, expliqua Fairchild. L’éventualité réelle d’un krach international, pas seulement limité à notre pays. Cette fois-ci, le monde entier est susceptible d’exploser.

Tous les gens qu’ils croisaient dans la salle de conférence affichaient un air désespérément grave. L’ambiance générale évoquait celle d’une alerte dans un sous-marin atomique.

— Sept jours de transactions de courtage sont désormais non résolus, fit Caitlin. Les banquiers rivalisent pour être celui qui tirera le plus gros profit de cette pagaille !

— Et quid des petits porteurs ? demanda Carroll. Ils seront les dindons de la farce, non ?

Jay Fairchild hocha la tête.

— À tous les coups. Les grandes banques sont toutes occupées à manœuvrer au plus près pour s’adjuger les milliards des pays producteurs de pétrole. Elles se moquent éperdument des pauvres péquins qui possèdent une centaine d’actions Polaroid ou AT&T…

— Arch, tout tourne autour de l’argent des pays arabes producteurs de pétrole. L’argent des Arabes est presque toujours géré avec le plus grand soin. Depuis vendredi dernier, ils essayent d’évacuer leurs bons du Trésor américain. Pour de l’or. Pour d’autres métaux précieux. Les banques se ruent sans vergogne sur les fortunes colossales des pays arabes. Les rats quittent le navire et lâchent le dollar pour se jeter sur toutes les devises plus stables – la livre sterling, le yen, le franc suisse… La Chase, Manufacturers, la Bank of America s’en mettent plein les poches en ce moment.

Ils se tenaient là, tous les trois, regardant, impuissants, le krach boursier évoluer et prendre de l’ampleur.

Des comptes rendus en provenance de Londres, de Paris, de Bonn et de Genève arrivaient sans cesse.

Des hommes en bras de chemise, nœud de cravate desserré, se relayaient pour communiquer les informations les plus importantes aux secrétaires débordées, qui les rentraient aussitôt dans un énorme ordinateur central.

Vendredi Noir
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